Auguste Vestris


Titre
 

2 avril 2011, dixième soirée : Le Plan aérien

Dans la même rubrique
In the same section


Le 20 octobre 1870, Rome - Le ballet brandit le drapeau tricolore !
Le saut, une fulgurance
Vers les hauteurs ! Le saut et la pointe
Le Royaume des airs
The skies - and how to get there!
Le plaisir aérien
L’élévation
Un inventeur relève le défi : repenser le chausson de pointe
Quelques observations sur l’apprentissage de l’école italienne de la pointe
« Notre sujet est l’étude de l’Homme vivant »
Fernand Lallement et le « relevé dessous »
Un désir d’expressivité singulière

Les rubriques
All sections :













 

Fernand Lallement et le « relevé dessous »
par Michèle Auvergne-Tharaud

2 avril 2011

Printable version / Version imprimable   |  1520 visits / visites

Février 2011

Monsieur Fernand Lallement a commencé sa carrière à l’Opéra de Paris. Il fut ensuite maître de ballet et premier danseur dans plusieurs grandes villes de France et de Belgique.

Revenu à Paris dans les années 60, il donna des cours tous les soirs au studio Guichot près de la place Pigalle.

Avec Anton Dolin, Alicia Markova en Florine vers 1940. Parfaitement sur la ligne d’aplomb, le corps s’élance sans effort vers le haut.
Cliché d’auteur non-identifié

Très technicien, il aimait étudier et approfondir, toujours en quête du mécanisme du mouvement. Ses recherches l’ont amené au « relevé dessous ».

Prenez un relevé sur pointes en cinquième position, vous allez glisser vos deux pointes sous vous. Sur un pied, c’est pareil.

Pour ne pas déplacer le poids du corps au moment de l’élévation, vous tirez la pointe sous votre centre de gravité. Ceci sans sauter, mais en glissant le pied. Vous pouvez faire des séries sans fatiguer la cheville et le mollet ; on pousse dans la cuisse uniquement. Ce relevé n’est valable que pour la rapidité, les pirouettes, les tours et les fouettés.

Dans les années 7O, arrivèrent de l’Est des gymnastes qui éblouirent le monde par leurs enchaînements chorégraphiques. Bien introduit dans le milieu du sport, Fernand Lallement fut nommé professeur de danse de l’équipe de France ; je l’accompagnais tous les samedi à l’I.N.S. à Vincennes, pour donner des cours à nos jeunes gymnastes.

Le Ministère des Sports l’écouta lorsqu’il préconisa d’enseigner la danse classique parallèlement à la gymnastique, dès le jeune âge. Il fut nommé directeur artistique d’une école sport-études à Forbach, où il termina sa carrière.

J’ai travaillé avec lui dix ans. Si j’ai appris à danser à l’Opéra, j’ai appris à chercher, fouiller, explorer, observer, autrement dit à enseigner grâce à lui.

Ce ne sont pas toujours les grands noms de la danse qui sont les meilleurs professeurs.

Née en 1941, Michèle Auvergne-Tharaud a commencé la danse avec Carlotta Zambelli en 1949, puis est entrée à l’Ecole de l’Opéra en 1952 pour y faire toutes ses études. En 1957 elle rejoint la troupe du Théâtre du Châtelet, alors dirigée par Maurice Lehmann (1895-1974), et s’y produit pendant cinq ans avant d’entreprendre des tournées dans toute la France. Dès sa retraite de la scène, elle devient professeur au Conservatoire du 14ème arr., qui bénéficie de son enseignement pendant 40 ans, et également professeur, pendant les 21 ans de son existence, du Conservatoire Marius Petipa dans le 9ème arr., qui occupe alors l’ancien Studio Wacker. Parallèlement à son activité d’enseignante, elle créé de nombreuses chorégraphies d’opérette pour l’Association lyrique de Michel Dens et pour l’Association lyrique d’Ile de France. Michèle Auvergne-Tharaud est Médaille d’Or du Mérite et Dévouement et Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.